Extrait du chapitre 1 "Suis le Lapin Blanc"

ATTENTION CECI EST EN COURS DE CORRECTION - PRIERE DE NE PAS TENIR COMPTE D'EVENTUELLES FAUTES ET IL SE PEUT QU'IL Y AI DES CHANGEMENTS ULTERIEUREMENT. (ps : il y a de nombreux clin d'oeil à Alice in Wonderland et références cinématographiques diverses )

CHAPITRE 1

Était-ce une mauvaise blague　?
J’avais reçu ce petit mot dans ma boite mail ce matin.
«　Suis le Lapin Blanc　»
Oui… mais encore　?
On me demandait, à moi, Alice Royale, de suivre un dénommé Lapin Blanc.
Deux choix s’offraient à moi.
Le premier, soit le plus logique　: la plaisanterie douteuse faisant référence à la fois à mon prénom et au fameux livre mondialement connu.
Le second, toujours dans la blagounette facile, m’indiquait de me rendre à une discothèque qui portait – notez la fabuleuse coïncidence – le nom de «　Lapin Blanc　».
Étant enquêtrice officielle de la section «　paranormale　» de notre magnifique ville Lauriennas, je recevais des emails bizarres quasiment tous les jours, voire une bonne dizaine par tranche de vingt-quatre heures.
Sachant que notre section était déjà la risée du commissariat, je soupçonnais nos collègues du poste de police de s’adonner aux joies des emails anonymes.
Pourquoi　?
Et bien parce que toutes les créatures surnaturelles ne venaient jamais – et je dis bien jamais – frapper à la porte de notre bureau (chez les créatures surnaturelles, on ne lavait pas son linge démoniaque au commissariat, c’était la règle).
Ce que je nommais cérémonieusement bureau, c’était un doux euphémisme pour décrire le superbe cagibi qui abritait autrefois les archives poussiéreuses de notre cher poste de Police.
Ceci peut être pour nous faire comprendre que nous étions payés… à ne rien faire (au vu du nombre de citoyens surnaturels qui avait recours à notre section, autant dire que c’était la stricte vérité). Tandis qu’eux s’évertuaient à mettre des méchants vilains pas beaux derrière les verrous.
Tout comme le fait que je sois une F.C était loin de m’attirer la sympathie des humains possédants un nombril en plus du badge de flic.
Oui, je comprends que vous soyez troublés… je vous explique.
Les scientifiques ont réussi à créer des clones humains presque parfaits. Je dis presque… car il arrive que les Femmes Clonées (F.C) ou les Hommes Clonés (H.C) aient des petits défauts physiologiques, mineurs pour le plus souvent.
En ce qui me concerne, j’ai les yeux vairons (un œil vert et un marron) et je tombe parfois en crise de narcolepsie. Oui je m’endors soudainement et, comme si cela n’était pas suffisant, dans des situations gênantes ou des lieux insolites (dernier en date　: nez dans les spaghettis à la cafétéria du commissariat et dans le rayon légumes de la supérette du coin).
Chaque H.C ou F.C se voit attribué un Tuteur ou une Tutrice (tout dépend si vous êtes un homme ou une femme, il est strictement interdit pour des raisons… euh… émotionnelles et affectives qu’un Tuteur se voit confié une F.C, à titre d’exemple).
Un Tuteur est une sorte de parent de substitution qui fait office de professeur et de chaperon.
Il est de notoriété publique que nous possédons des pouvoirs psychiques dépassant largement ceux des humains «　naturels　». Mais il existe deux catégories de Clonés, les « psychiques » et les « physiques ».
Les physiques comme vous vous en doutez ont une force largement au-dessus de la moyenne ainsi qu’une défense immunitaire à toute épreuve.
Du coup, on se retrouve à des postes dans la société où on peut mettre à profit nos compétences.
Et moi, du haut de mes vingt-cinq ans tout neufs, je me suis retrouvée mutée ici dans cette… joyeuse… et… hum, enthousiaste ville qu’est Lauriennas.
– Tu vas y aller　?
Meredith Hanson. Notre spécialiste des vampires.
Vingt-et-un ans, un mètre soixante-quatre, blonde platine avec des mèches roses. Style vestimentaire qu’on pourrait qualifier de gothique, version cosplay Japonais. De nombreux piercings sur le visage – dont un sur la langue, mais c’est tout récent – et certainement à d’autres endroits où je n’ai pas visuellement accès.
La jeune femme mâchouillait une des pattes de son stylo – peut-on considérer ce truc en fourrure synthétique comme un stylo… ou comme un animal officiellement empaillé, je réfléchis encore à la question.
Elle dardait sur moi un regard brillant d’excitation.
– Et bien… commençais-je.
Je venais de tomber en contemplation devant ma superbe agrafeuse.
Devais-je y aller　?
– Moi j’irai.
Bertrand Tompart. Notre spécialiste des métamorphes (créatures pouvant se transformer en animal).
Vingt-huit ans, un mètre quatre-vingt-quatre, roux, son style vestimentaire pouvait se résumer à un jean et chemise courte sur T-shirt à manches longues. Couleur interchangeable selon l’inspiration du moment. Chaussures de sport. Toujours. Qu’il neige, pleuve ou vente.
Quant à moi, j’étais donc celle qui s’occupait des démons et des esprits. On m’avait détecté au C.E.C (Centre des Êtres Clonés) comme médium sensitive, clairvoyante avec un don de précognition.
Pour faire simple, je peux sentir la présence des esprits des défunts et avoir accès à des informations qui devraient m’être inconnues. Même celles qu’on essaierait de me «　cacher　» de façon intentionnelle.
Je suis une fabuleuse machine à détecter le mensonge.
Ma Tutrice, Honora Van Berg, est intransigeante sur mes vêtements.
Tailleurs jupe gris, noir, marron… palette de couleurs sobres.
Longueur ? Juste au-dessus du genou, mais c’est tout.
Je dois me fondre dans la masse.
Chaussures avec uniquement cinq centimètres de talons maximum, noires, simple.
On ne doit pas me remarquer.
Coiffure… Mhmm… Chignon. Chignon. Chignon.
J’ai dû négocier pour ne pas porter une lentille de contact colorée afin de camoufler mon œil vert. Contre une paire de lunettes même si j’y vois parfaitement clair.
Nos gènes ont été sélectionnés pour correspondre aux critères classiques de beauté.
Nous ne devons pas mettre mal à l’aise avec une plastique que l’on nous envierait mais nous ne devons pas non plus ressembler à des créatures de Frankenstein pour éviter d’inspirer la peur chez les humains naturels.
Donc oui nous sommes beaux… mais pas trop.
Que l’on soit F.C ou H.C, nous avons tous la même couleur de cheveux, soit un châtain ordinaire. Interdiction de se faire des mèches, de se percer une quelconque partie du corps, de mettre du vernis… bref de se distinguer physiquement.
Ou pire que les humains naturels se sentent inférieurs ou diminués en notre présence.
En quelque sorte le revers de la médaille du clonage.
Être presque parfait en paraissant ordinaire.
Je mesure un mètre soixante-sept, comme toutes les F.C, bien que nos traits diffèrent.
Oui on ne doit pas être les parfaites copies les unes des autres, sinon les humains naturels trouveraient cela effrayant. Idem pour les H.C.
Le C.E.C respecte juste un petit cahier des charges　: taille, poids, musculature, couleur de peau et de cheveux, ce genre de choses. Bien qu’il arrive des petits soucis techniques… pour moi cela a été les yeux vairons, pour un autre, un sixième doigt à chaque main, ou encore un autre　: une absence de cheveux.
Vous devez bien vous demander pourquoi la Nation Humaine a décidé de céder à l’appel de la sirène du clonage. C’est très simple.
Les démons et les créatures qu’ils ont engendrés ont trouvé une fissure dimensionnelle pour débarquer en grande pompe dans la nôtre. Fissure qui est devenue une porte.
Pour autant qu’on sache, cette ouverture entre notre dimension et la leur ne marche que dans un sens. Ce qui veut dire qu’ils peuvent venir chez nous se payer des petites vacances, mais par contre il est impossible aux humains de visiter leur villégiature.
Bien qu’ils prônent une soi-disant entente cordiale, les Dirigeants Humains se sont unis comme une seule Nation (Nation Humaine) et les scientifiques de tous pays confondus ont été placés dans le C.E.C afin de nous créer, nous.
Pour les protéger, eux.
Faire « tampons » entre les humains « naturels » et les créatures surnaturelles.
Bref.
Est-ce que j’allais me rendre à ce rendez-vous envoyé par email – email dont je n’avais pas pu retracer la source informatique　?
Je jetais un œil sur ma montre.
Il était 19 h 43.
Le « Lapin Blanc » n’ouvrait probablement pas avant 22 h 30.
Cela m’ennuyait.
Je n’avais jamais fréquenté de discothèque. Encore moins un lieu nocturne　«　mixte　»　(humains/créatures).
Et oui, je n’avais pas encore eu ce plaisir étant donné que mon expérience en tant qu’enquêtrice était de trois mois tout ronds.
Douze semaines que j’avais quitté le Centre.
– Je ne suis pas sûre que cela soit une excellente idée.
– Et si on y allait tous ensemble　? proposa Meredith en cessant de mastiquer la pauvre bestiole-stylo.
– Je suis partant.
Bert avait répondu sans lever le nez de son ordinateur et de sa très prenante partie de solitaire.
Après tout, pourquoi pas ? Une étude de terrain pour notre section ne pouvait être que bénéfique.
– Très bien. On se donne rendez-vous à 22 h 30 devant le « Lapin Blanc » ?

***

Extrait du chapitre 1 "Suis le Lapin Blanc" Alice-10

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